Avertissement : article bourré d’ironie et totalement anti-glamour!

Quand on annonce une grossesse, on reçoit des félicitations, tout le monde est heureux pour nous (sauf la collègue grincheuse, la vieille tante aigrie qui bougonnent dans leur coin), on entend des « Oh, c’est fantastique! » « Ah! C’est merveilleux! ». Et chacun y va de sa petite anecdote, de sa propre expérience… on écoute d’une oreille distraite et dès qu’on en a l’occasion, on fuit.

Au début de la grossesse, on ne te parle que des cotés positifs. Sans doute pour ne pas t’effrayer, pauvre nullipare naïve (pléonasme inside) : « Tu vas voir, la grossesse c’est fantastique. Je ne me suis jamais sentie aussi épanouie, blablabla. »

Au fur et à mesure que l’on avance dans la grossesse, on se rend compte que, soit ces femmes pour qui la grossesse c’était si génial ont perdu un neurone à l’accouchement et ont tout oublié, soit elles t’ont menti avec le sourire (soit elles ont une vie vraiment pourrie en dehors de la grossesse). Parce que NON, la grossesse, c’est pas meuf mois de bonheur parfait, de bisounours et de petit nuage.

La grossesse sur un petit nuage
La grossesse sur un petit nuage

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Les trois premiers mois, le corps n’a pas encore vraiment changé, on ne l’a annoncé à personne, on vit comme avant (avec quand même ce grand secret qui nous lie à l’autre et nous fait sourire bêtement, parler de sujets nouveaux, faire des projets).

J’ai eu la chance de ne pas avoir de nausées (enfin, quelques unes, mais je ne vais pas me plaindre) et de pouvoir manger normalement. Mais… j’ai découvert rapidement que ce nouveau bonheur était accompagné de petits et grands désagréments.

On n’a plus ses règles donc on imagine une vie sexuelle débridée avec son conjoint. Pas de chance pour moi, j’ai eu des métrorragies pendant trois mois donc je n’ai pas pu savourer ce bonheur pleinement. Je vous en parlais là : l’amour et le sexe pendant la grossesse et maintenant, ça devient compliqué avec ce gros ventre encombrant et bébé qui s’agite toujours au bon moment…

On a les seins qui se développent peu à peu. J’ai pris deux tailles en deux mois et depuis, j’en ai pris une supplémentaire. C’est super pour les femmes qui rêvent d’une poitrine plus grosse. Mais moi, naturellement, je faisais déjà un 90 E. Là, j’ai juste l’impression d’avoir des obus. Même Namour est surpris par leur taille monumentale! En plus, depuis quelques jours, je commence à avoir des montées de lait… et à tacher mes tee-shirts (merci Namour de me l’avoir fait remarquer).

Les trois premiers mois, je ressemblais à un zombie. J’avais une tension basse, des migraines non-stop (elles ne m’ont jamais vraiment quittées), le teint pâle, l’impression d’avoir été piquée par une mouche tsé-tsé. Je vous en parlais là : Avant, j’étais une princesse. Le cinquième mois, ça s’est arrangé, je me sentais vraiment en forme. Depuis, je recommence à me sentir au fond du trou. La sieste est mon amie.

Les autres maux de la grossesse?

Les jambes lourdes. Mon sang circule mal, je porte des bas de contention tous les jours depuis le 3ème mois. C’est pas si moche que ça, les fabricants se sont donné du mal pour les rendre plus « naturels ». Mais c’est pas hyper confortable. Et c’est dur à enfiler, surtout quand le ventre prend de plus en plus de place!  Après avoir enfilé ces objets de torture, j’ai l’impression d’avoir couru un marathon.

Les crampes. Je bois de l’eau riche en magnésium, j’en prends même en complémentation. Mais je crois que je vais devoir m’habituer à être réveillée en pleine nuit par des crampes dans les mollets ou sous la voûte plantaire.

Les coups dans l’estomac ou la vessie. J’ai commencé à sentir bébé bouger dès 2 mois 1/2 : c’était comme une petite bulle dans mon ventre. Puis à 3 mois 1/52 ça s’est précisé un peu et dès 4 mois, j’étais sûre que je sentais ses mouvements. Au début, c’est émouvant, on est heureux. Et puis bébé grossit. Il prend de plus en plus de place et a besoin de bouger pour se mettre à l’aise. Bébé papillon est très actif. De jour comme de nuit. Il n’est pas rare qu’il me réveille la nuit ou pendant la sieste, peut-être parce que je l’écrase en peu ou qu’il est en pleine forme et veut me le faire savoir? Dans la journée, il prend ma vessie ou mon estomac pour des punchingballs. Heureusement, grâce à l’haptonomie, j’ai appris à faire bouger bébé : à l’aider à remonter ou à le faire descendre. Ça soulage un peu.

Les remontées acides. Les coups de bébé dans l’estomac s’accompagnent de remontées acides. Gaviscon devient un allié très précieux à partir du sixième mois.

Si je suis de plus en plus souvent constipée (je vous l’avais dit, la grossesse, c’est pas glamour), j’ai la chance de ne pas connaître (pour le moment?) les hémorroïdes (mais bon, avec la chance que j’ai et ma mauvaise circulation sanguine, je ne me fais pas de faux espoirs…).

Je commence à connaître des insomnies ou des réveils nocturnes. Et ça ne va pas aller en s’améliorant. Heureusement, Namour veille à ce que je fasse une sieste dans la journée.

J’ai des bouffées de chaleur et je transpire comme une bête de somme. Ma douche est mon amie. Enfin… je commence à être à l’étroit dans ma douche, j’ai du mal à me retourner et je ne peux plus m’y pencher (si je fais tomber le savon, je suis obligée de sortir de la douche pour le récupérer).

On se sent lourde et grosse : je commence à ne plus voir mes pieds. J’ai de plus en plus de mal à bouger ce corps qui change à une vitesse impressionnante.

Pour finir, ma sciatique de grossesse me fait toujours souffrir. Mon bassin avait refusé de s’ouvrir au début de la grossesse. J’ai consulté un kiné-ostéopathe qui a eu bien du mal à me décoincer. Depuis, comme bébé est de plus en plus lourd et pèse sur mes hanches, la douleur revient de temps en temps et je vais devoir être suivie jusqu’à l’accouchement puis après, pour aider mon bassin à se remettre.

Je pense que j’ai fait le tour des maux de la grossesse (sinon n’hésitez pas à en rajouter dans les commentaires). Après ça, vous n’allez pas me dire que c’est fantastique? Allez… soyez honnête… ça donne pas très envie.

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Alors oui, être enceinte, c’est un merveilleux cadeau de la nature. MAIS arrêtez avec vos « la grossesse c’est fantastique », ne mentez pas aux nullipares, dites-leur que c’est long et difficile! Rangez vos sourires hypocrites et soyez honnêtes (sans trop rentrer dans les détails gores de l’accouchement quand même). Parce que finalement, quand on a vraiment envie de se lancer dans cette grande aventure, on est prêt à accepter toutes les épreuves, même les plus difficiles. On râle après notre corps, on se plaint mais comme on n’est pas à une contradiction près, on savoure ces moments uniques en attendant la sortie du cocon. Même quand c’est dur et que je n’en peux plus, que je me dis « vivement la fin », je sais que je ne regretterai jamais cette expérience, surtout quand je tiendrai mon bébé dans mes bras. Il semblerait que ça vaille le coup de souffrir 😉

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Alors, la grossesse, c’est fantastique?

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C’était un petit Pavé plein d’humour et d’ironie dans la Mare de Mère Cane.

Mère Cane Pavé dans la mare

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