Vendredi, je vous ai expliqué que mon bébé est un BABI. C’est un bébé qui a un besoin intense de réconfort et d’être rassuré. Depuis que j’ai publié ce billet, depuis que j’ai accepté la situation, que j’ai mis des mots sur nos maux, je me sens plus légère, comme si on m’avait enlevé un poids. Ma fille doit le ressentir car cette semaine, notre relation a été plus simple. Le Conquérant était absent, mais tout s’est passé merveilleusement bien : elle a fait des siestes, dormi 11 à 12h la nuit ; j’ai été plus à son écoute, elle a compris qu’elle devait patienter un peu… C’était une semaine parfaite!

Merci beaucoup pour vos commentaires, je n’ai pas eu le temps d’y répondre. Peut-être que ce billet y répondra en partie.

Le Dr. Sears, l’auteur de la formule « BABI », propose des solutions pour aider les parents de BABI. Je les liste et les commente, comme j’avais fait pour le précédent billet.

Pensez à vous. 

C’est facile à dire! Quand on a un BABI, on a peu de temps pour soi. Mais il faut le faire, même un peu. J’ai appris à prendre ma douche quand elle dort (j’ai peu de temps, mais je le savoure), sinon je la mets dans le transat et je prends ma douche en trente secondes, je la laisse à son père dès que possible (c’est rare comme il est souvent absent mais le si peu fait du bien) et je sors (en ville, chez le coiffeur, chez l’esthéticienne, prendre un thé avec les copines, etc.). Je l’ai laissée à ma voisine une fois et ça s’est très bien passé (forcément, elle a trois enfants, il y a de l’animation chez elle! Bichette n’est jamais seule, ça se passe très bien).

Autorisez un peu de frustration à votre bébé

C’est le conseil qu’on donne à tous les parents : « Non, mais laisse-le pleurer un peu, il apprendra la frustration! » Un BABI pleurant plus que les autres, il connaît la frustration naturellement…

Bichette est frustrée quand je vais aux toilettes, quand je cuisine et qu’elle joue seule, quand je suis au téléphone, quand je range l’appartement, etc. Elle chouine. Je la laisse chouiner mais je lui parle et lui explique qu’elle doit patienter, que je reviens tout de suite. Je lui explique ce que je fais et ne la laisse jamais dans l’ignorance. Elle se met forcément à pleurer au bout d’un moment, je me hâte un peu. Quand elle commence à hurler, il est temps de revenir s’occuper d’elle. 

Priorité à votre sommeil, “dormez lorsque bébé dort”.

J’ai mis en pratique ce conseil dès la naissance de Bichette. Et j’ai bien fait! Comme je ne retravaille pas encore, je peux faire la sieste en même temps qu’elle l’après-midi. 45 minutes de repos, ça fait du bien. Le matin, je prends ma douche pendant sa sieste (en milieu de matinée) et je fais deux trois bricoles que je n’ai pas le temps de faire quand elle est avec moi.

Écrivez ce que vous vivez

C’est ce que j’ai fait la semaine dernière et ça m’a nous a fait du bien. C’est ce que je fais régulièrement ici. Bien sûr, depuis la naissance de Bichette, j’écris moins (je ne sais pas si vous l’aviez remarqué) mais j’ai toujours besoin de le faire, un peu chaque jour, même si je mets trois semaines à écrire un billet en entier.

Regardez les côtés positifs de votre enfant. Les BABI ont de nombreuses qualités,repérez-les, soyez-en fièr(e). 

Ma fille a beaucoup de qualités, c’est vrai! Elle est très souriante. Elle rit beaucoup (tant qu’elle n’est pas seule). Elle est très curieuse et sociable, charme les inconnus dans le bus ou au parc… C’est une chipie (elle est très maligne). Elle est tonique (ça, c’est sûr!!!), très mobile (depuis un bon mois, elle se déplace sur le côté : ventre-dos-ventre-dos-etc. et peut traverser l’appartement en se retournant. Depuis quelques jours, elle commence à ramper. C’est dur, elle chouine beaucoup, mais elle est heureuse d’arriver à se mouvoir seule pour choper les feuilles des plantes).

Soyez patient(e).

Ce conseil me fait sourire. Parce qu’on n’a pas le choix! Pour moi qui suis assez patiente, c’est déjà un peu difficile parfois alors je comprends la frustration du Conquérant qui n’est pas patient du tout. Il doit apprendre, ne serait-ce que pour que sa fille ne ressente pas son énervement. J’ai confiance en lui, je sais qu’il fait des efforts.

Prenez de la hauteur

Oui, il faut prendre du recul. Vivre avec un BABI plein d’énergie (pléonasme) qui grandit très vite, apprend très rapidement (re-pléonasme), c’est épuisant mais en même temps, ça passe tellement vite. Encore plus vite qu’avec un bébé « classique ». Alors il faut être tout le temps « à fond » pour ne rien manquer.

On apprend à vivre chaque jour intensément, on ne planifie pas, on vit « au jour le jour » car si une journée peut être « parfaite », le lendemain peut être très dur. Vivre avec un BABI c’est improviser.

Réalisez que votre enfant est unique.

Et heureusement… 🙂

Chaque bébé est unique. Nous étions 4 et j’ai toujours entendu ma mère dire que nous étions très différents.

Cela n’empêche pas les « gens », les « autres », de donner des conseils : « Non, mais tu devrais faire comme ça, moi ça a marché avec mes enfants ». Ma belle-mère, ma mère, des inconnus, m’ont donné des conseils, j’ai expérimenté. Avec Bichette, rien ne fonctionne. Le meilleur conseil est venu de mon médecin : « Faites comme vous le sentez. C’est votre bébé, vous apprenez à la connaître depuis plusieurs mois, faites-vous confiance, n’écoutez pas ceux qui vous disent que vous faites mal. »

Un exemple. On m’a souvent dit : « Tu la couves trop, ta fille. Elle ne s’endormira jamais seule! » Je n’ai jamais eu besoin de la « méthode » 5-10-15. Elle s’endort seule tous les soirs depuis des mois (quand c’est maman qui la couche. Avec papa elle veut faire durer le plaisir, comme elle le voit peu).
On entre dans sa chambre, on allume sa veilleuse qui fait de la musique et de la lumière, on fait un câlin et je lui explique que c’est le soir et qu’on a passé une bonne journée, qu’on est tous fatigués et qu’on va bien dormir, je lui fais des bisous, jusqu’à ce que ses petites mains frottent ses yeux fatigués. Puis je pose ma Bichette épuisée tout doucement dans son lit. Elle vérifie que ses peluches sont bien là, on leur fait des guilis, elle me sourit, je quitte sa chambre à pas de loup, après avoir fait un dernier bisou, ma toute petite fille me sourit, gazouille… et s’endort seule ♥♥♥

Ne comparez pas.

Être différent ne signifie pas être mauvais. Vos méthodes pour prendre soin de votre bébé n’ont rien à voir avec celle des autres parents. Si vous vous comparez aux autres, vous risquez de vous affoler. Cela peut renforcer votre sentiment négatif et l’idée que tout est de votre faute. Regardez objectivement votre enfant, portez moins de jugements, aimez-le tel qu’il est. 

Rien à ajouter. Tout est dit.

Sortez

Depuis que Bichette et mois sommes sorties de la maternité, nous faisons une balade quotidienne. Elle attend la sortie avec impatience chaque jour et ça nous fait du bien de nous aérer. Si j’ai quelques courses à faire je prends la poussette. Si nous allons juste nous balader, je la mets dans le porte-bébé.

La sortie quotidienne est indispensable. Bichette est très curieuse et pour satisfaire sa soif de découvertes, nous devons sortir. A l’extérieur de l’appartement, que ce soit au parc, dans les magasins, dans le bus, elle est toujours calme et attentive. Elle sourit aux passants, gazouille (samedi, nous avons déjeuné dans un petit resto et notre fille a fait rire tous les clients tellement elle babillait fort, en riant).

Changez ce qui ne vous convient pas.

J’ai toujours essayé de lui « imposer » un rythme. On a commencé par le bain. Un jour sur deux, à 18h. S’il n’y a pas de bain, on fait juste un massage avec la crème hydratante et on enfile le pyjama.

Pour les repas, elle est calée. Pour la sieste, c’est plus aléatoire. Mais j’essaie de caler la sortie à peu près au même moment chaque jour. Parfois, elle fait une sieste avant de sortir, parfois elle n’arrive pas à s’endormir et s’énerve alors j’enfile le porte-bébé et on sort, elle s’endort plus tard contre moi.

Cherchez de l’aide.

Ce n’est pas facile. Je suis allée plusieurs fois à la PMI au bout de ma rue. J’ai aussi débarqué à plusieurs reprises, en larmes avec ma fille hurlante dans les bras, chez ma voisine. J’ai demandé de l’aide à ma belle-sœur qui a aussi eu un BABI. Il a bien grandi (bientôt 6 ans) mais il est toujours aussi exigeant et hypersensible.

Le Conquérant est souvent absent, mais dès qu’il rentre, je le laisse enlever son costume et je lui colle Bichette dans les bras.

*

J’ajouterais un conseil, qui marche très bien chez moi :

Parlez à votre bébé

J’explique tout à ma fille. Quand je la change, je lui dis « On va mettre les mains dans les manches », « On enfile le pyjama », etc. Elle est plus patiente et s’agite moins sur la table à langer. A la fin, je lui dis : « on s’assoit? » Elle tend ses mains, je l’aide à s’asseoir pour terminer de s’habiller. Et je lui dis : « On y va? » Alors elle tend ses bras et attend que je la prenne dans mes bras pour sortir de la chambre. Elle chouine beaucoup moins.

Quand je suis fatiguée, je le lui dis. Quand je suis à bout, je la pose et lui explique que j’ai besoin de respirer, que je n’y arrive plus, que je la pose dans son lit ou sur son tapis pour qu’on se calme toutes les deux. Je lui dis que je la pose pour ne pas crier, pour ne pas lui faire de mal, pour ne pas en arriver à la secouer… Je respire un bon coup, lui parle doucement et quand je m’en sent capable, je la reprends.

Quoi que je fasse, elle le sait. Par exemple, mercredi, je lui ai annoncé qu’on allait partir en promenade. Je l’ai mise dans son lit après l’avoir changée. Je lui ai expliqué : « On va aller se promener (elle commence à connaître le mot, je crois), je te mets dans ton lit pour ta sécurité, tu peux jouer un peu avec tes peluches le temps que je prépare la poussette et que je mette mes chaussures. » Je l’ai entendue gazouiller et quand je suis revenue la chercher, elle dormait!

Je lui dis aussi que je l’aime et qu’elle est mon plus grand bonheur, même si ça ne se voit pas toujours.

Je crois qu’elle comprend, quand je lui dis « je t’aime ». Elle me sourit et plisse le nez…

*

Mon bébé est un BABI. J’apprends à vivre avec elle et elle à accepter la frustration. Nous avons trouvé un mode de fonctionnement qui nous convient. Parfois c’est dur. Très dur. Mais on s’accroche, toutes les deux. Parce qu’on s’aime.

Collants de Bichette

*

Rendez-vous sur Hellocoton !