Je ne suis pas passée sur ce blog depuis un bon moment. Je suis débordée depuis la rentrée et ça ne va pas en s’améliorant… Mais aujourd’hui, je n’arrive pas à travailler. J’ai besoin de mettre des mots sur mes maux…

La Bérézina de mon inspection

J’ai eu une petite semaine pour préparer mon inspection, celle qui validerait mon concours ou qui verrait mon stage renouvelé. Lundi dernier, j’ai été inspectée. Mes élèves ont été en dessous de tout : une bonne part est arrivée en retard, sans excuse, la moitié de la classe n’avait pas fait son travail, ils avaient oublié leur livre, leurs affaires, ont refusé de montrer leurs classeurs à l’inspecteur ou lui ont montré d’autres documents que ceux demandés… J’étais stressée et quand j’ai compris que je ne pourrais pas faire ce que j’avais préparé, comme les élèves n’avaient pas fait leurs devoirs, j’ai changé d’activité. Entre cette improvisation et le comportement des élèves qui m’a perturbé, les interventions « musclées » de l’inspecteur auprès des élèves, j’ai été en dessous de tout. J’ai fait beaucoup d’erreurs, je n’ai pas géré mon cours comme je le fais habituellement, j’ai manqué de rigueur.

Après ce cours laborieux, l’entretien a été difficile. Je n’ai pas toujours saisi l’intérêt des questions de l’inspecteur, j’ai répondu à côté, je n’ai pas su développer. J’étais tellement déçue par ce que j’avais montré que j’avais du mal à me concentrer. Et l’inspecteur appuyait sur tous les points négatifs qu’il avait relevés. A la fin de l’entretien, j’étais assommée. J’avais l’impression d’être la pire prof de l’univers.

Suite à cet entretien, l’inspecteur est allé s’entretenir avec mon chef d’établissement qui m’a ensuite reçue. Il est revenu sur le bilan qui lui avait été fait quelques minutes auparavant. Un bilan très moyen. Beaucoup de points négatifs. Il a même remis en cause la validation de cette année de stage. Un bilan catastrophique. Au moment de quitter le bureau de mon chef d’établissement, j’étais au bord des larmes.

Tampon refusé sur fond blanc 1

Le lendemain, mon chef d’établissement souhaitait me revoir avec mon  tuteur. Cette fois-ci, quelques points positifs ont été soulignés. Je sais créer une progression annuelle cohérente et en lien avec les programmes, j’ai un bon contact avec les élèves. C’est toujours ça…

Retrouver confiance en soi

Depuis cette inspection catastrophique, j’ai totalement perdu confiance en moi : je me sens en dessous de tout, j’ai l’impression d’être une très mauvaise enseignante, de ne pas faire correctement ce travail que j’aime tellement. J’ai l’impression d’avoir échoué dans la mission qui m’était confiée et je n’arrive pas à remonter la pente.

Je suis d’un naturel optimiste. Je vois généralement le verre à moitié plein. Mais après cette inspection calamiteuse, mon verre était totalement vide. Mon tuteur a essayé de le remplir un peu, en me rappelant les qualités qu’il avait perçues en venant m’observer. Mon chef d’établissement m’a assurée de la validation de mon année de stage, m’a renouvelé son soutien.

La pente est dure à remonter. J’aime ce métier, mais depuis cette journée, j’ai l’impression de ne plus savoir faire ce que je faisais naturellement.

Se remettre en question

L’inspecteur m’a donné des conseils. Certains très concrets, qui m’ont fait soupirer car s’il était venu un autre jour, avec une autre classe, il les aurait vus en application… D’autres qui m’ont fait sourire car pas vraiment applicables ou alors dans des classes idéales, pas trop chargées, avec des élèves qui souhaitent travailler… enfin, bref.

Depuis cette inspection catastrophique, je me remets en question, j’essaie de nouvelles activités, d’autres façons de faire travailler les élèves. Je tâtonne. Avec certaines classes, ça fonctionne. Avec d’autres, pas du tout. Mais je persévère.

En cette fin d’année, j’ai l’impression d’être une débutante, de ne jamais avoir enseigné avant l’inspection et d’avoir tout à apprendre. Et j’ai envie d’apprendre. Je suis plus motivée que jamais. J’ai envie de devenir une bonne prof et je vais mettre toutes les chances de mon côté pour progresser. D’ailleurs, je dois vous laisser, mon tuteur m’attend. Je vais observer sa pratique de l’enseignement.

La Belle Bleue
La Belle Bleue

Etre prof, ça ne s’improvise pas. Pour devenir prof, il faut être formé. Et bien formé. L’idéal serait de l’être avant d’être inspecté…